Paris en point de vente : va-t-on devoir présenter ses papiers avant de jouer ?

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La FDJ et le PMU ont émis l’idée de vérifier l’identité de ceux qui parient en point de vente. Le but : repérer les joueurs à risque afin de les protéger.

Deux rapports publiés cette année préconisent de renforcer les contrôles : celui de la Cours des Comptes publié en octobre, et celui des comités d’évaluation et de contrôle des politiques publiques.

Les mineurs et les joueurs pathologiques en première ligne

Une enquête réalisée par l’ANJ en 2021 révèle que 34,8 % des mineurs se sont déjà adonnés au jeu de hasard.

Parmi eux :

  • 78,4 % ont testé des jeux de hasard (Cash, Blackjack, Goal…)
  • 48,4 % ont tenté des jeux de tirage (EuroMillions, Loto…)

Les joueurs excessifs n’ont à l’heure actuelle aucun garde-fou, si ce n’est celui de s’inscrire par eux-mêmes au fichier des interdits de jeu.

Les bookmakers ont mis en place des mécanismes de limitation pour prévenir du jeu pathologique, mais ceux-ci sont encore trop justes. En point de vente, il est possible de joueur de manière anonyme.

Ce manque de contrôle est pointé du doigt par les gérants de casinos, dont l’entrée est conditionnée à la présentation d’une carte d’identité. Ce double standard doit donc disparaître selon eux.

L’ANJ propose d’identifier les joueurs à problème

Dans son plan stratégique 2024-2026, l’ANJ préconise de :

« Rendre plus effectives les obligations d’interdiction du jeu des mineurs d’une part et d’identification et d’accompagnement des joueurs excessifs d’autre part sur tous les canaux de distribution, et notamment au sein des points de vente ».

L’application d’un telle mesure permettrait de repérer ceux qui sont mineurs, mais aussi ceux qui ont un problème d’addiction. On pourrait leur demander de présenter une carte d’identité ou une carte spéciale.

Cependant, le fichage des joueurs pathologiques ne peut se faire que sur la base du volontariat, à moins de changer la loi, car elle enfreindrait la liberté des personnes. Pour les mineurs, la question ne se pose pas, car l’interdiction des jeux de hasard pour les personnes de moins de 18 ans est inscrite dans la loi.

Les joueurs pathologiques : manne financière ou réel problème ?

En 2019, une enquête avait révélé que 21% du chiffre d’affaires des opérateurs provenait des joueurs excessifs. C’est un réservoir financier important qui pourrait donc se tarir avec l’évolution des mécanismes de régulation.

Néanmoins, le jeu excessif est a un coût social très lourd : surendettement, problèmes familiaux, décrochage scolaire pour les mineurs. Les opérateurs font donc face à une ambivalence : réduire leurs bénéfices ou faire la sourde oreille au risque d’aggraver le problème. On les imagine mal prendre des directives pénalisantes pour leur activité sans y être obligés.

Si l’on réfléchit d’un point de vue strictement financier, il vaut mieux un joueur en bonne santé mentale qu’un joueur à problème. C’est simple : le premier aura la capacité de joueur pendant plus longtemps que le deuxième.

Quoi qu’en pensent les opérateurs, les mécanismes d’identification et de protection que veut mettre en place l’ANJ auront sans doute un impact à court terme, mais permettront d’assainir le secteur afin de le rendre plus pérenne.

LES JEUX D'ARGENT ET DE HASARD PEUVENT ÊTRE DANGEREUX : PERTES D'ARGENT, CONFLITS FAMILIAUX, ADDICTION.

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